Regards croisés sur les jardins

La petite dame en son jardin de Bruges

Publié le 16 juin 2006, par Gérard Durieux


Un texte lumineux qui nous entraîne au cœur d’un jardin particulier : celui d’un espace d’affection qui voit croître et embellir l’ardente complicité entre deux êtres qui se donnent vie.

BERTIN Charles, La petite dame en son jardin de Bruges, Actes Sud, 1996.

Auteur d’une œuvre importante où se rejoignent poésie, théâtre et roman, Bertin nous a quittés en 2002.

C’est à 77 ans qu’il nous avait livré ce petit bijou, ce fort beau récit d’enfance, souvenirs nostalgiques d’un petit garçon épris de sa grand-mère, Thérèse-Augustine.

A force de tendresse, l’écriture poétise en ces pages de mémoire aimante et les lieux et le temps et les êtres. Ce texte lumineux donne à lire les noces conjointes de l’intelligence du cœur et de l’écriture : miracle absolu.

Le jardin de Saint-André-lez-Bruges est bien modeste : un lopin, quelques arbres et des fleurs...Il n’est en ce texte, que la métaphore sans gloire du vrai jardin d’enfance : l’ardente complicité de chaque été entre deux êtres qui se donnent vie.

Au fil du récit, cet espace d’affection s’élargit comme les ronds dans l’eau : des histoires du soir parmi les capucines aux lectures en commun ; des explorations du grenier aux visites commentées de Bruges jusqu’aux escapades à vélo vers la mer fascinante. En tout cela, comme une grâce de surcroît, l’initiation patiente à la vie et à la poésie.

On aimerait citer cent passages.

Si vous avez lu déjà, vous savez ce que j’évoque et vous relirez. Sinon ... emportez ce petit livre de justesse et de sagesse dans vos bagages d’été.

Une source.