Ainsi va le monde des bibliothèques en Fédération Wallonie-Bruxelles …


Le premier semestre 2015 a été tendu dans le secteur des bibliothèques publiques. En effet, il a été particulièrement difficile de savoir sur quel pied danser et quels chemins suivre dans l’élaboration des budgets prévisionnels de nos institutions tant circulaient de sinistres bruits contradictoires. Quarante bibliothèques qui avaient déposé un dossier complet se trouvaient toujours sans reconnaissance avec, pour seul espoir, une concrétisation de leurs efforts en 2017 au plus tôt. Les autres bibliothèques se voyaient diminuer leurs subventions de fonctionnement de 19% (1% maximum dans les autres domaines culturels) et avec un blocage dans l’évolution de celles-ci à la situation de 2014 (oubliant dans les faits la progression quinquennale prévue par le décret).

Les autres secteurs voyaient aussi la rigueur budgétaire s’abattre sur leurs espoirs et il semblait que la Culture avait été oubliée par sa Ministre.
Une plate-forme regroupant différents secteurs du socio-culturel a alors vu le jour (voir notre éditorial du précédent numéro). Après plusieurs appels, elle a été reçue quatre fois au Cabinet de Mme Milquet, souvent en sa présence, pour des échanges qui furent très constructifs et la mise en place d’un calendrier de réunions (générales puis sectorielles) tous les deux mois. Madame la Ministre semble avoir pris conscience des problématiques délicates que rencontrent les structures dont elle est la responsable politique. Qu’elle soit remerciée donc pour son écoute attentive et favorable. Dans le domaine des bibliothèques, par un courrier qui nous a été adressé, Mme Milquet s’est, par exemple, engagée à ramener la diminution que nous avons subie en 2015 à un taux beaucoup moins important pour l’année 2016.

Le travail ne manque pas pour nos deux associations professionnelles de bibliothécaires en cette fin d’année. Nous souhaitons être présents et actifs dans les réflexions en cours. Ainsi, le samedi 26 septembre 2015, nous avons vécu la rentrée culturelle de Madame la Ministre Milquet au Théâtre de Namur. « Bouger les lignes » était au centre de cette rencontre avec le monde de la Culture à laquelle près de 500 personnes participaient.

Pour gérer la réflexion sur la politique culturelle de demain, la technique imaginée est la suivante : une série de coupoles spécifiques sont programmées. La première « Les artistes au centre » vient de déposer, après 8 mois, ses premières conclusions. Elles sont moins liées au champ d’action des bibliothèques publiques.

La seconde et la troisième coupole, respectivement « Alliance Culture – Ecole » et « Plan culturel numérique » ont été installées ce samedi. Et là ces domaines de réflexion correspondent mieux à notre champ d’activités. Il nous faut cependant regretter que le secteur des bibliothèques publiques, à la base, n’ait pas été intégré à la constitution de ces deux coupoles. Il est possible que l’association des bibliothèques avec les actions du monde scolaire soit peut-être tellement évidente que l’on en vienne à les oublier dans les réflexions sur le futur de la culture. Nous sommes demandeurs d’une révision de cette optique.

Quant à l’autre coupole consacrée au numérique, il nous semble qu’il ne faudrait pas se priver de l’expérience acquise par les 145 réseaux de lecture de notre Communauté, ses 494 implantations de proximité et ses 900 professionnels spécialisés dans tous les médias. Notons, enfin que la participation aux autres coupoles « Entreprenariat culturel » et « Nouvelle gouvernance » nous intéresse aussi pour partager la vision des bibliothèques tout en cherchant, avec les autres secteurs culturels des pistes de travail en commun pour améliorer notre efficacité collective dans les multiples domaines de nos missions.

Dans ce futur où se profileront de nouvelles lignes directrices, il est clair que les moyens budgétaires seront au centre des discussions et, pour parler vrai, cet aspect des choses ne se présente pas bien. Nous devrons donc être particulièrement attentifs aux mesures qui sortiront à la mi-octobre du conclave budgétaire.
Nul doute que cette rentrée culturelle risque d’être pleine d’embûches…