Bibliothèque communale d’Anthisnes asbl

Publié le 8 octobre, par Chloé Geron


Sous un généreux soleil de juillet, nous empruntons de charmantes routes de campagne en direction de la commune rurale d’Anthisnes, dont le territoire se compose à plus de 80 % de terres agricoles et forêts. Et c’est dans le village d’Hody, que nous découvrons la seule bibliothèque de cette commune de 4200 habitants, stratégiquement située sur la grand-route qui rejoint Liège. Au cœur d’une large bâtisse qui semble avoir conservé son aspect original, nous entrons dans un espace qui, lui, a subit un réaménagement intérieur complet. Il serait difficile d’y deviner les traces de l’ancien presbytère qu’il abritait. Des murs aux plafonds, la décoration, créatrice d’atmosphères, s’y est faite une jolie place, nous invitant à une expérience immersive.

Une aventure pour toutes et tous en contrées imaginaires

Sous un généreux soleil de juillet, nous empruntons de charmantes routes de campagne en direction de la commune rurale d’Anthisnes, dont le territoire se compose à plus de 80 % de terres agricoles et forêts. Et c’est dans le village d’Hody, que nous découvrons la seule bibliothèque de cette commune de 4200 habitants, stratégiquement située sur la grand-route qui rejoint Liège. Au cœur d’une large bâtisse qui semble avoir conservé son aspect original, nous entrons dans un espace qui, lui, a subit un réaménagement intérieur complet. Il serait difficile d’y deviner les traces de l’ancien presbytère qu’il abritait. Des murs aux plafonds, la décoration, créatrice d’atmosphères, s’y est faite une jolie place, nous invitant à une expérience immersive.

 
 

Un billet d’entrée pour l’imaginaire

Une petite volée de marches et nous sommes accueillies chaleureusement par Yolande Parée et Julie Antipine, fidèles au poste et gardiennes rayonnantes d’une belle caverne d’Ali Baba. Elles nous y vendent assurément du rêve…. Au creux d’un comptoir de prêts original, sorte de maisonnette ouverte, en bois, surmontée d’une guirlande végétale, toute demande d’expérience imaginaire nous semble réalisable. Parmi une sélection de 17 000 ouvrages auxquels s’ajoutent des dépôts à moyen terme, très appréciés, de la Bibliothèque centrale, nous n’avons que l’embarras du choix. Sans hésitation, nous optons pour un voyage initiatique, guidées par Yolande, bibliothécaire-responsable, dont la chemise aux motifs de mangas japonais semble, comme la montre à gousset du lapin d’Alice, présager une aventure trépidante. Une expédition qui est, par ailleurs, permise dans un créneau de 22h par semaine et admet même jusqu’à 19h le mardi et jeudi les voyageur·euse·s de retour de Liège.

 
 

Tour de manège

Au rez-de-chaussée, le bouquet est garni : littérature générale, grands caractères, ouvrages spécialisés, romances, BD et magazines de jardinage… La section adulte a de quoi nous donner le tournis, mais le vertige est maîtrisé. Pour nous y aider, une créative signalétique illustrée : petits cœurs rouges au-dessus du rayon « romance », bateaux en papier pour indiquer la sélection de vacances, etc. À l’arrière, un coup d’œil par la fenêtre donnant sur le jardin nous fait découvrir un autre atout précieux de ce lieu tandis que la bibliothécaire-responsable évoque les activités ressourçantes qui s’y déroulent : récolte de pommes, construction d’un hôtel à insectes, découverte de l’apiculture… Le partenariat de la bibliothèque avec Natagora contribue certainement à la sensibilisation et au maintien de la biodiversité sur un territoire à l’environnement privilégié, et il participe assurément au renforcement du lien social comme l’illustre la mise en place spontanée d’un troc au comptoir avec le surplus des récoltes contre d’autres fruits, graines ou plantes des jardins.

 
 

Voyage temporel

Il est temps de découvrir les autres univers que nous réservent les étages. Dans la cage d’escaliers, nous traversons un fascinant tunnel spatio-temporel. Tout autour de nous, des panneaux de photos des activités que la bibliothèque a organisées cette année. Nous franchissons alors le portail jeunesse et atterrissons au milieu de peluches perchées, dans un espace très lumineux et débordant d’invitations multiples à la lecture en tous genres et formats : albums, imagiers, BD, romans, etc. Bien qu’encore vide de petits aventurier·e·s lors de notre passage, le charme opère, la pièce conserve encore l’écho des pages tournées avec enthousiasme !

Juste en face, nous pénétrons ensuite dans l’antre dédié à l’animation composé d’une longue table centrale et d’étagères de matériel surmontées de petits bricolages en papier et carton qui promettent un engouement proportionnel à la multitude d’opportunités offertes par ce lieu.

Pour compléter ce tableau, le long du mur, deux PC sont à la disposition des visiteur·euse·s. La maîtresse officielle de la guilde électronique, c’est Hélène Défense, une animatrice du Centre de Coopération éducative (CPE) de Comblain-au-Pont qui se rend une après-midi par semaine à Anthisnes et propose des formations thématiques ainsi que des rendez-vous sur demande pour les néophytes, quel que soit leur âge. Dans le cadre du nouveau plan quinquennal, de nouvelles quêtes emmèneront les usager·e·s à la découverte des multiples fonctionnalités et services disponibles depuis MaBibli, le portail provincial.

 
 

Recette magique

Mais les partenariats pérennes avec les acteur·rice·s du territoire et des communes environnantes ne s’arrêtent pas là. En l’absence de centre culturel à Anthisnes, la bibliothèque vient en effet combler les attentes de la population en termes d’activités et de lieu de rencontres.

Chaque premier samedi du mois, prenez, par exemple, des groupes de 8 enfants âgés de 5 à 12 printemps et une animatrice pleine de créativité, ajoutez des lectures et des activités manuelles autour d’une thématique choisie, vous obtiendrez alors un « Atelier du livre créatif » dont le succès est sans cesse renouvelé. Une formule gagnante proposée par Cathy Saint-Rémy (animatrice au Creahm, récemment pensionnée) qui offre de superbes moments de partage à l’issue desquels les enfants choisissent et présentent leurs coups de cœur parmi les trésors de la bibliothèque.

En outre, les palais plus matures ne sont pas laissés en reste. Les gourmets sont conviés, tous les deux mois, au club de lecture « Odyssée lire » de Jean-Marc Delmelle, un habitué de la bibliothèque. Véritable appel aux explorations, son initiative incite les lecteur·rice·s adultes à découvrir et à repartager, par thématique et sur les réseaux sociaux notamment, les collections qui composent les entrailles de la bibliothèque.

Un si beau menu ne pourrait cependant être proposé si les ingrédients n’étaient pas, au préalable, rassemblés minutieusement par ces deux bibliothécaires brevetées que sont Yolande Parée et Julie Antipine qui, dotées de ressources débordantes, ont de la suite dans les idées ainsi qu’une formidable volonté d’offrir au public un endroit chaleureux et qui répond à leurs besoins et envies.

Et pour cela, il faut emmener le vaisseau au-delà de sa zone d’atterrissage et en faire un véritable point d’ancrage pour lutter contre le plus grand ennemi des Anthinois·e·s, leur isolement. Ainsi, outre l’embarquement des classes et des plus grands des crèches une fois tous les deux mois à bord du navire littéraire, la commandante et sa co-pilote mettent le cap deux fois par mois en direction des crèches et une fois par mois vers les quatre écoles du territoire (de l’accueil jusqu’aux classes de 4e primaire). Animations autour du Prix Versele, bataille des livres, kamishibaï et chansons à la guitare, celles-ci proposent des activités PECA conviviales prolongées d’un formidable ticket d’entrée vers la bibliothèque pour chaque élève, par l’intermédiaire d’une excitante carte aux trésors, sous forme d’un carnet de lectures avec les couvertures et références des livres contés.

Pour poursuivre leurs projets au-delà des 1,5 ETP auquel la subvention de reconnaissance en catégorie 1 leur donne droit, ces deux collègues n’hésitent pas à faire également appel à leur petite équipe intergénérationnelle de bénévoles (de 14 à 73 ans) pour le rangement, la plastification, ou encore la fabrication d’outils d’animations à raison de trois fois par semaine pour un total d’environ trente heures, un soutien précieux pour répondre à la demande très importante des usager·e·s et contribuer à leur bien-être au sein de l’établissement.

Enfin, dernière surprise du chef, la cerise sur le gâteau nous attend au second et dernier étage où le grenier est devenu l’écrin d’une belle métamorphose.

 
 

Au pays du manga

Nous atteignons ainsi la remarquable mangathèque, requête formelle des adolescent·e·s de la commune où deux pièces s’ouvrent, côtoyant la réserve : une section pour les 8, 10 et 12 ans, une autre pour les 15 ans et plus avec les avertissements adéquats ; il ne s’agirait pas de précipiter certains voyages qui nécessitent pourtant une plus grande préparation.

Salon ou abri confortable, chacun·e y verra ce qu’il/elle décide, mais nul·le ne pourra nier le sentiment de quiétude ressenti depuis le canapé ou sur un pouf, lorsque nos yeux balayent cette tanière tout de suite familière avec ses fleurs au plafond, ses pages de mangas et posters aux murs, ses figurines multiples. Dans cette grotte paradoxalement très lumineuse, toutes et tous, d’anciens collègues aux ouvriers communaux en passant par les bénévoles et les jeunes ont contribué, chacun·e, à revaloriser l’espace où aujourd’hui se déploient pas moins de 1500 ouvrages pour tous les goûts.

D’un important mouvement promotionnel à l’inauguration familiale et intergénérationnelle, au printemps dernier avec sushi-chiques, quizz mangas, [1] et goodies (badges, bics, etc.) offerts par la maison d’édition française KIOON, tout a concouru à ce que chaque héros et héroïne qui s’ignore découvre ce nouveau lieu où vivre 1001 quêtes passionnantes. Et l’immersion dans la contrée manga est vouée à se prolonger car les sensei d’Anthisnes prévoient pléthore d’animations intergénérationnelles pour faire découvrir la culture japonaise par l’art, la lecture et la médiation dans les écoles, éclairant ce que cette littérature nipponne dit réellement du contexte dans lequel écrivent ses auteur·rice·s.

Notre voyage s’achève ici, mais nous retenons au moins une chose, des plus petits aux plus grands explorateur·rice·s, solitaires ou en famille (de cœur ou de sang), chacun·e· trouvera à la bibliothèque son propre coin de prédilection à l’atmosphère immersive et sa prochaine destination ou sa future aventure collective, peut-être sur les traces de grands événements littéraires en Fédération Wallonie-Bruxelles (Fureur de lire, Printemps des bibliothèques, etc.) pour lesquels nous embarque également cette dynamique équipe.

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Bibliothèque communale d’Anthisnes

Grand Route de Liège 13
4162 Anthisnes

04 - 383 77 24

bibliotheque@anthisnes.be