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18 janvier 2007, par
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Guy Bedos nous livre ici une évocation impitoyable de son enfance et nous entraîne dans la tournmente de sa relation avec une impossible mère.
Bien sûr, il y a ici les « têtes » de la politique française : Giscard, Mitterrand, Rocard... Et le célèbre satiriste manie alors la provocation et l’imprécation.
Nous connaissons ses colères pourfendeuses. Mais nous savons aussi ses discrètes tendresses.
Le meilleur de ce petit texte tient dès lors à l’évocation de son enfance algérienne. Mais les bonheurs passionnés et enchanteurs du séjour algérois font vite place aux blessures d’une relation impossible avec sa mère belle, violente, coureuse, « une femme qui, indiscutablement, a contribué à gâcher mon enfance, un grand pan de mon adolescence et même une parcelle plus secrète de ma vie d’adulte ». Des souvenirs pénibles donc, mais « Ni haine ni rancune. De la mémoire. »
Restent des pages impitoyables.
En contrepoint, la douce figure de « Finouche », sa
« petite mère », sa « belle fermière- institutrice algéroise » qui lui a appris à lire et à penser, qui pour toujours a fait de lui un citoyen du monde. Soixante ans plus tard, il a cherché à la revoir. Au terme de ces confidences, il raconte avec émotion leurs retrouvailles. Elle avait alors 92 ans.
Mais avouant encore s’être rapproché de sa vieille mère malade, il glisse, pudique et féroce : « De toute évidence, elle ne m’en veut pas du mal qu’elle m’a fait ». Une « mère à boire » assurément difficile à avaler.