L’année 2016 ne laissera pas les meilleurs souvenirs...


L’année 2016 ne laissera pas les meilleurs souvenirs, prisonnière qu’elle a été du terrorisme et des bains de sang déclenchés dans une lutte aveugle, privant de vie jusqu’aux femmes et enfants, sans distinction. Aujourd’hui, la plus grande partie de notre population vit un temps de désillusion et de reflux des grandes idéologies dans lequel le sens du politique tend à s’émousser et à se dégrader. De plus, des pans entiers de nos citoyens (chômeurs, SDF, étrangers, …) échappent aujourd’hui au rapport entre gouvernés et gouvernants tandis que d’autres redoutent d’y être relégués dans un état général d’insécurité.

Pendant ce temps, les budgets liés à la Culture dans notre Communauté française subissent des contractions importantes bloquant un développement culturel harmonieux et provoquant des problèmes tant au niveau de l’emploi que des services efficaces à rendre à la population. Par contre, d’autres secteurs suivent des croissances importantes comme les budgets publicitaires dans les différents médias avec des cibles particulières. Ainsi, en cette fin d’année, une étude Lagardère Publicité/Ipsos souligne que 76 % d’achats ou de demandes d’achats d’enfants résultent directement des publicités auxquelles ils sont exposés grâce à la télévision (2 heures par jour en moyenne). Prescripteurs d’achats pour toute la famille, ils subissent les effets ravageurs de la stratégie des annonceurs qui tentent et réussissent le plus souvent à leur inoculer le virus de l’hyperconsommation.

Dans cet environnement peu encourageant, la maîtrise de la lecture est en danger dans notre Communauté comme le révèle la dernière enquête PISA. Elaborés tous les trois ans, ces indicateurs très suivis mesurent les performances de plus d’un demi-million de jeunes de 15 ans dans 72 pays développés ou émergents, dont les 35 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Avec un résultat de 483 points en lecture, la Fédération Wallonie-Bruxelles arrive en 35e position, soit en retrait de dix points par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE (493), et loin derrière la Flandre qui, avec 511 points, se classe 10e. La communauté germanophone est 16e avec un score de 501 points.
Aujourd’hui on ne souligne pas assez l’importance du livre, à côté des autres médias, pour redonner de grandes perspectives, des clés de lecture dans une actualité confuse ou bouleversée. De là l’importance des bibliothèques au service de tous les publics qui n’ont pas facilement accès à ces productions de l’écrit vu leur coût.

En Communauté française, pour la troisième année consécutive, les diverses mesures touchant le secteur de la Lecture publique sont prolongées. Loin d’être ponctuelles, ces réductions ont un effet cumulatif qui amplifie la dégradation de conditions de travail du secteur et des services offerts aux citoyens. La Ministre de notre secteur, Alda Greoli, a demandé aux représentants de notre secteur de travailler à une adaptation du cadre légal en tenant compte des réalités budgétaires actuelles. Des pistes créatives ont déjà été imaginées. La FIBBC est associée à la démarche. Nous espérons dans notre prochain numéro de Biblirama vous faire part des résultats obtenus.